Chronique trilogie Burton

Artiste : Metallica

Origine : US

Date de sortie : 1983

Genre : Thrash Metal

Partie 1 : Kill’Em All

Pouvons-nous affirmer que Le Heavy est né un 13 février 1970 ? Assurément, sous le doux nom de Black Sabbath et leur album éponyme. Pouvons-nous dans ce cas dire que le Thrash, est lui, né un 29 juillet 1983 ? Sans nul doute aussi. (Attention, cher lecteur, je te vois venir, je parle ici de deux gros poids lourds qui ont su populariser leur musique, d’autant qu’à l’époque, nous ne mettions pas forcément d’étiquette sur tel ou tel groupe). Metallica et sa légende est né ce jour là, et le Thrash avec lui. Trois années plus tard, le groupe subira un drame qui enterrera définitivement Metallica, le décès tragique du prodige et monumental Cliff Burton. Cliff meurt, emportant avec lui ce qu’il avait créé, l’un des plus grand groupe de Thrash de l’histoire musicale. Metallica est mort ! Vive Metallica.

Sans lui, sans sa volonté de fer, ses idées,  son insatiable envie d’apprendre, rien n’aurais pu se faire. Lars :

 » Cliff Burton était absolument unique, et il n’y a jamais eu personne d’autre que lui […] c’est vraiment dommage que l’on n’ait pas eu la possibilité de découvrir tout ce qui se cachait dans cette énorme réserve de talent »

Lars Ulrich

Pour la petite histoire, à savoir tout de même que Sir Burton jouait avec un handicap, en effet, suite à un accident de pêche étant enfant, il avait perdu l’usage de l’annulaire droit. Amusez vous à regarder des lives du groupe, vous seriez surpris. Autre anecdote surprenante, le gaillard s’est retrouvé par deux fois mis à la porte de ses cours de musique, car ses professeurs n’avaient plus rien à lui apprendre. Quand l’élève dépasse le maître, deux fois de suite, on peut effectivement se dire que nous avons affaire à un prodige. Enfin dernier point, son insatiable envie d’apprendre, Cliff, travaillait sa basse, et ce même après le succès du premier LP, entre quatre et six heures par jour.


Printemps 1983, le nouveau et futur line-up voit le jour avec l’arrivé de Kirk et Cliff. McGovney, ancien bassiste du groupe a préféré plier bagage (bien que pour certains proches, disons que James et Lars auraient plutôt poussé monsieur vers la porte de sortie) et quand à Dave, l’excès d’alcool aura eu raison de lui, qu’a cela ne tienne, il se vengera quelques années plus tard et lancera son propre groupe qu’il n’est nul besoin d’évoquer, tant la carrière de celui-ci sera prolifique.

Nous sommes en mai 1983, le groupe entre en studio à New York pour l’enregistrement de leur premier album : Kill’em All sous la direction de Jon « Z » Zazula. Après avoir essuyé un nombre incalculable de refus auprès de nombreuse maison de disque, Jon décida, voyant le potentiel du groupe, de créer son propre label, Megaforce Records. L’album devait en premier lieu s’appeler « Metal Up Your Ass » (Le Metal t’enc***), mais Jon ne voyait pas cela d’un bon œil et imaginait déjà les nombreux refus des distributeurs face à ce nom quelque peu provocateur (d’autant que cela visait les maisons de disque).

Ce premier LP est le plus rapide de la discographie du groupe, les riffs de James sont d’une vitesse ahurissante pour l’époque, preuve en est avec le titre d’ouverture « Hit The Lights », Cliff suit la rythmique de James, ce qui était très surprenant pour un bassiste rock dans les années 80, en général les bassistes suivent le tempo de la batterie.  Et cette entrée dans le vif avec ses coups de cymbale. Durant le solo de fin on peut entendre la synchrone parfaite entre la guitare de James et la basse de Cliff.

Live Chicago 1983, vidéo non officielle

S’ensuit un de leur grand classique « The Four Horsemen » qui avait été écrit en premier lieu par Mustaine (sous le nom « The Mechanix).Triple roulement de grosse caisse, lignes descendantes, rythmes effrénés. Et ce pont de basse magistral sur l’avant dernier solo final. Et encore du solo de la part de Kirk. Il devait prouver qu’il pouvait remplacer Dave, c’était chose faite.

« Motorbreath », une vitesse démente, la batterie de Lars suit parfaitement cette vitesse vertigineuse grâce à ces roulements de tom. Les soli de Kirk sont tout aussi dingue. Tout est dans la rapidité.

Titre déjà présent sur la première démo du groupe « No Life ‘Til Leather » du temps de McGovney, « Jump In The Fire » se voit ici sublimé par les fils de basse. Et toujours les soli en abondance de Mr. Hammet.

Maintenant, parlons sérieux parlons Rickenbacker (Basse). Une grande première dans le monde du metal, un solo de basse mis en lumière sur un album, sur une piste complète. A l’époque nul ne connaissait et n’utilisait le numérique. Nous en étions encore à l’ère analogique. Et une piste complète sur un pressage était onéreux. Mais la détermination de Cliff joua en sa faveur sur « Pulling Teeth (Anasthesia) ». Le titre commence par un « Bass solo, take one » effectué par James, et c’est parti pour plus de 4 minutes de pur bonheur. Ce son que Cliff avait su créer avec sa basse, cette distorsion, tout était incroyable. Au début Cliff tient la note durant plusieurs secondes en jouant sur sa disto’.  Et c’est un enchainement d’overdrive, de wah, de slap, un délice. Seul présent sur ce titre, Lars qui accompagne avec souplesse notre cher et tendre Clifford. Ce titre fut une révélation pour bon nombre de bassiste. Un chef d’œuvre dans un chef d’œuvre qui est une liaison directe à, sans doute le morceau le plus rapide de l’album, « Whiplash », 200 bpm de pur plaisir. Ecoutez bien une nouvelle fois ce mariage parfait guitare/basse.

« Phantom Lord » commence par une sonorité de basse, et aussi surprenant que cela puisse paraître, elle n’est pas de Cliff. Malgré sa vivacité, le titre est parmis les plus lent de l’album. Les soli de Kirk sont sublimés par la reverb’. Qui enchaine sur un « No remorse » en toute simplicité mais qui nous offre une superbe surprise en fin de titre, un changement de tempo radical, d’une vitesse fulgurante.

Arrive la perle de l’album, « Seek And Destroy », le titre à tout pour plaire, la sonorité, les lignes basse/guitare, les bridges (ce pont avant le couplet). Et encore un final au tempo accéléré.

Conclusion de l’album avec « Metal Militia », sans doute le titre le moins marquant de l’album face aux bombes susmentionnées, mais il propose tout de même un son rapide, assez complexe voir semi-progressif. Et cette petite marche militaire en fin de titre colle parfaitement à l’ambiance générale.

Metallica était, est, et restera un groupe de référence dans le milieu du Metal internationnal. Il a su marquer le monde de son empreinte. Alors certes, ce premier album n’est pas celui de la maturité, les textes sont parfois puériles, mais musicalement parlant c’est hallucinant pour des gars qui, à l’époque, avait tout juste la vingtaine. C’est le point de départ d’un groupe de légende, qui inspirera bon nombre de musiciens, et nul ne savait à l’époque, l’impact qu’aurait « Kill’Em All » sur la scène Metal, pas même les Four Horsemen.

Tout juste un an plus tard sortira Ride The Lighting », mais, c’est une toute autre histoire…