Artiste : Diablo Swing Orchestra
Origine : Suède
Date de sortie : 2021
Genre : Fusion Juvamine
Je me rappelle très bien courir autour de la table du salon après avoir découvert le premier album de Diablo Swing Orchestra « The Butcher’s Ballroom » en 2006 (ce n’est peut-être pas ce que j’ai fait mais c’est ce que j’ai ressenti, OK). Ce mélange miraculeux de cuivres, percussions, violoncelles, instruments à vent avec des guitares mordantes et sonnant comme un jazz mariachi metal chanté façon opéra rock.
Un authentique OVNI, fort inventif mais néanmoins accessible et emmené par une charismatique et lyrique frontwoman Annlouice Loeglund. L’arrivée au chant de Kristin Evegård sur le quatrième album, moins grandiloquente et au timbre de voix plus proche de Gwen Stefani n’a pas cassé cette dynamique…au contraire. Le groupe n’a rien perdu de sa fraîcheur et l’essai a été plus que transformé.
Et ce n’est pas ce cinquième album qui va inverser la courbe. Après une courte intro lumineuse et sa rythmique martiale, se présente « War Painted Valentine » qui sous une carapace bien méchante développe un dialogue absurde.
L’extraordinaire « Speed Dating An Arsonist » et son electro swing jazz manouche proche des excellents Caravan Palace rendrait assez hardi un cul de jatte pour une démonstration de break dance.
Sur « Celebremos Lo Inevitable » on évitera pas un fado délicieusement envoûtant alternant avec cet esprit cabaret/fanfare et son escouade de cuivres que l’on aime tant et d’un metal qui a du poil. Plus loin une « Jig Of The Century » pour un boeuf entre Toehider et les choristes de « Bohemian Rhapsody ». Une petite respiration avec le très beau et ensorcelant folk celtique de « The Sound Of An Unconditionnal Surender » avant de repartir sur le plus pop mais percutant « Out Came The Hummingbirds ».
Quant à « Snake Oil Baptism », Robert Plant est un hôte qui ne vient pas les mains vides puisque déboule à la porte un grand orchestre gorgé de groove et de cuivres ainsi qu’une chorale gospel (ça fait du monde à table j’en conviens).
Diablo Swing Orchestra est décidément un groupe à part. Leur musique festive et dansante sur fond de metal ne cède pourtant jamais à la facilité. Le niveau général (des musiciens à la chanteuse) est tel, qu’il mériterait un PV pour dépassement de talent, le tout évidemment associé à un univers déjanté, surréaliste et cartoonesque.
Voici un nouveau joyau à une discographie en tout point remarquable. L’heure de votre cure de vitamines C pré-hivernale a sonné.
Oyez, oyez, fuyez la morosité et venez rejoindre cette joyeuse troupe, vous ne le regretterez pas.