Artiste : Hegemon
Album : Sidereus Nuncius
Origine : France
Date de sortie : 2021
Genre : Black Metal Cosmique
Hegemon, l’un des piliers du Black Metal français, que personnellement je considère comme étant l’un des meilleurs groupe de BM international, tout simplement, vient de sortir il y a quelques semaines son nouvel opus (que j’attendais tant) ! C’est le premier album original depuis l’immense The Hierarch sorti en 2015. Il y a eu deux autres sorties depuis mais qui étaient des rééditions ou réenregistrements de démos, ainsi qu’une reprise d’Immortal. Ce nouvel album profite d’un changement de label (Les Acteurs de l’Ombre), et le groupe semble enfin obtenir la communication qu’il mérite (et un très beau CD digipack au lettrage doré du plus bel effet).
Le groupe n’a cessé d’évoluer depuis sa création, tout en tenant la ligne qui est la sienne, un black metal teinté de death, avec des parties clean qui apportent de belles nuances, et tout cela sans concession, que ce soit en termes musicaux ou au niveau des sujets abordés. L’évolution se fait surtout sentir depuis quelques années en terme de production, mais aussi en terme de profondeur, de puissance dans la composition, et dans l’apport d’orchestrations et de choeurs très biens sentis sur certains morceaux.
Ce nouveau disque, Sidereus Nuncius (qu’on peut traduire par « le messager des étoiles »), tire son nom d’un traité d’astronomie écrit par Galilée. Et c’est d’ailleurs une impression que j’ai, depuis The Hierarch, que le groupe se dirige vers un BM que je qualifierais de cosmique. Hegemon cherche encore une fois ici à se lever contre tout obscurantisme, notamment toutes les religions, considérées comme avilissantes (le satanisme étant lui-même considéré comme une religion parmi les autres, le groupe ne faisant pas partie de ceux qui utilisent certains lieux communs thématiques du Black Metal). Le thème est notamment abordé dans le titre qui ouvre l’album, Heimarménè (le destin en grec).
Questioning our destiny
Wondering why we are so sinful
As we’ve been told since we are born.
Why? Must we be submitted?
To the rules of gods we don’t belong to
Piste 1, Heimarménè
Mon envie ici n’est pas d’en dire trop mais d’inspirer la curiosité chez les amateurs de metal en tout genre, et de laisser à chacun le soin d’aller explorer cette excellente réalisation, chacun de ses morceaux et éventuellement ensuite les thématiques abordées dans les paroles.
Avec ses 8 titres et 43 minutes, cet album intense passe malgré tout presque trop vite.
On peut souligner des passages puissants comme sur les parties finales des deux derniers morceaux Black Hole Womb et Your Suffering, My Pillars.
Pour finir, je dirais qu’il m’est parfois difficile de décrire la musique d’Hegemon en la limitant simplement au terme de Black Metal, tant elle est immense, profonde et multiple, les morceaux contenant souvent plusieurs parties (parfois calmes, parfois carrément groovy, parfois du blast pur et dur) qui s’entremêlent parfaitement et forment un tout harmonieux et sombre. Sombre comme l’est le noir de l’univers.
Je ne rajouterais qu’une chose : qui n’a pas écouté Hegemon et cet excellent dernier album ne connait pas ce que le black metal peut avoir de meilleur! Je dirais même plus, qui n’a pas écouté un album d’Hegemon avant … ans (insérez l’âge qui vous convient) a raté sa vie. Oui j’en fais peut-être un peu trop, mais j’aime tant ce groupe, depuis tant d’années, que je ne me ménage pas quand il s’agit de les encenser. Ils méritent une reconnaissance internationale, et j’espère que cette sortie leur permettra de rencontrer un plus large public.
P. s. : pour les personnes souhaitant en découvrir un peu plus, je vous invite à aller découvrir le très bon By This, I Conquer (2002) avec ses sublimes guitares.
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