C’est assez rare qu’un album me donne cette envie pressante d’écrire dès la première écoute. Surtout que Everything is Alive est loin d’être une bombe qui a le pouvoir d’hyper et d’happer totalement l’auditeur.
Pourtant, me voilà entrain d’écrire ces lignes, tout ça pour un album que je trouve assez brouillon à cause des enchaînements étranges des morceaux et l’inégalité dans la qualité de ces dernier. D’autant plus que l’album précédent de Mar, Pressed in The Earth, était un magnifique monument de douleur coagulée et écrasée par tout le poids de l’humanité. Une jolie petite bombe, en somme!
Mais il faut reconnaître que dès le premier morceau, Rewild, on retrouve la lourdeur et la sauvagerie massive très familière à Kay Belardinelli, artist multi-talent originaire de l’île de Rhodes. Sa voix rocailleuse pose déjà l’ambiance de cet album très personnel, doté d’une authenticité touchante. C’est peut-être là que réside le secret du charme de cette album. We Thoughts We Were Gods continue dans la lancé avec l’ambiance de suie et de plomb, précédé par une intro de sample aux sonorités sombres et mornes. Mais très bientôt, les riffs lourds et la batterie lent et grave vont accompagner ses incantations rauques pour une messe d’apocalypse.
Veins arrive dans la foulée, comme pour donner un peu d’air dans cette chape de plomb, mais même cette voix claire et éthérée, parfois fausse, n’arrive pas à enlever la gravité ambiante créée par la nappe de guitare solennel et imposante qui rampe et qui gagne du terrain sur une terre déjà désolée.
La transition entre Veins, Solitude, et A Bitch in Grief est brutale à mes oreilles, même si Solitude reste une interlude assez plaisante, je ne comprends pas ces coupures, cet enchaînement et j’avoue que je ne comprends pas non plus l’existence de Solitude entre ces deux morceaux, surtout que A Bitch in Grief ne dure qu’à peine 1 minute 09. Et Secret Dream qui les suit a été pénible musicalement parlant.
Avec Radiant, nous reprenons le voyage dans les terres noires de suie, cette fois-ci la voix claire accompagne parfaitement la ligne de riffs lancinante, ponctuée par une batterie indolente, le tout crée une ambiance hypnotique et psychédélique qui fait sortir ce morceau du lot.
Le morceau titre s’enchaîne sur la point de la guitare avec les chapelets de riffs lâchés nonchalamment avant de s’évanouir dans les airs pour laisser la place à Burn et ses riffs épais accompagnant la petite voix de Kay, le tout est un mélange de gravité et de vapeur, comme une flamme qui s’intensifie peu à peu, qui nettoie tout sur son passage et qui, au bout de ses langues incandescentes, laisse échapper juste des étincelles dans les airs.
L’album se termine avec The Sun and The Moon and All The Thing, petite outro samplé plein d’élégance avec les arpèges écrasants, profonds mais aussi terriblement éthéré à la fois.
Malgré un enchaînement que quelque peu bâclé au milieu de l’album, cet album est touchant de par sa sincérité et son authenticité. Sans oublier les morceaux du début et à la fin qui sont d’une beauté écrasante et qui transportent.