J’ai passé mon après-midi à écouter Leonard Cohen entre 2 morceaux de doom/death, ce qui fait que fatalement, je suis tombée sur ce morceau très sensuel et extrêmement mélancolique: Chelsea Hotel n°2.
Cette chanson, c’est une hymne à la passion qu’il a eu avec Janis Joplin, la reine du psychédélique. La passion qui réunit une reine telle que Janis et un poète tel que Leonard ne peut qu’être comme une flamme sulfureuse: ça s’éclate soudain et ça meurt aussi tôt. Et c’était ainsi, leur idylle. Ils se sont rencontrés à Chelsea Hotel, cet établissement imposant tout en briques rouges, construit en 1883, et devenu en 1905 une résidence d’artistes venu de toute part du monde. C’est l’antre du bohème et de la création, et ce fut là, le lieu de la rencontre et de l’explosion de la passion fugace entre Cohen et Joplin.
Dès le départ, elle lui a prévenu que pour elle, tout est éphémère, à l’instar de la vie, l’amour aussi est éphémère. Le jeune Leonard Cohen, à l’époque à la recherche de l’essence de la vie, accepta ce que la reine du psychédélique lui donna. Il prit tout ce qu’elle lui donna avant de la regarder quitter l’hôtel, mettant ainsi un terme à leur idylle.
Pendant les années suivant, ils ne se communiquait même plus, chacun faisait sa vie de leur côté jusqu’au jour où Janis Joplin soit retrouvée morte d’overdose, dans une autre chambre d’hôtel, l’endroit où elle posa ses ailes d’éphémère. Depuis cet instant, elle hantait l’esprit de Cohen et ne le quitta plus, jusqu’au moment où il décida d’écrire cette chanson, qu’il a mis beaucoup de temps à finir (un an), avec l’aide du guitariste et leader de son groupe de l’époque Ron Cornelius. Voici donc ce bel hommage de Leonard à Janis et à leur instant fugace.
Cette chanson a fait l’objet de plusieurs reprises, naturellement. Et au vu de la poésie folle de ces mélodies, pas étonnant que Lana Del Rey s’y est collée. Voici sa cover sensuelle et mélancolique. Cette fille a le don d’insuffler son âme dans tout ce qu’elle fait, et dans les covers, elle les transforme en mettant un bout d’elle même, hypnotique!
Une version que j’aime énormément est la version goth du duo Bianca Stücker, chanteuse du groupe goth Violet et le biologiste, l’entomologiste médio-légale goth Mark Benecke.
La meilleure reprise au piano est celle du pianiste chanteur Kyle Craft. Sa manière de chanter donne une autre dimension à ce morceau déjà très sensuellement mélancolique.
L’envoûtante reprise des Intergalactic Lovers. Une autre option pour la voix féminine rend ce morceau aérien et lancinant.
La reprise qui m’a le plus surpris est celle du groupe post-rock australien Cub Sport. C’est frais et joli.
Une version très intime, très personnelle, interprétée par Derrick Ballard, chanteur du groupe Gentlemen Husbands. J’aime sa voix claire et chaude.
Et enfin, la reprise mélancolique de Lambchop.