Nous voici de nouveau jeudi. Et pour quelques temps, trève de galéjades sur ce pauvre jour, sur lequel je m’acharne lâchement depuis des mois. Amusons-nous plutôt à écouter quelques traces que Joy Division a laissé dans notre paysage musical. C’est parti pour les #JeuDivision de covers \o/
Artiste : Full Of Hell
Chanson : Atmosphere
Genre: Sludge Metal crasseux
Atmosphere c’est un autre grand, grand classique de Joy Division, aux côtés de Isolation, Love Will Tear Us Apart ou She’s Lost Control. Une « hymne » goth d’une mélancolie profonde, déprimante, magnifique. Une chanson qui aborde des thèmes coutumiers de Ian Curtis ; la solitude, le malaise social, le décalage perçu entre soi-même et le monde qui nous entoure, le paradoxe permanent entre le fait de vouloir fuir les gens et les angoisses sociales et le besoin de contact humain, la peur de la solitude.
Nombre de clichés ont déjà été dits sur cette chanson, comme quoi c’est explicitement à propos du suicide, à cause de son épilepsie, et autres âneries qui inversent causes et conséquences. Pour cette fois je vous épargne l’analyse de comptoir de la psyché de ce pauvre Ian ; concentrons-nous sur du pur ressenti émotionnel, physique.
Physique, c’est ce qui qualifie le mieux cette version livrée par Full of Hell. Ou bien « viscérale », ça marche aussi. Full of Hell donc, un joyeux quatuor originaire de Nouvelle-Angleterre qui depuis 2009 dispense à ses ouailles force sermons dévoyés, et administre quantité de gifles sonores à base de Grindcore, Powerviolence, Noise et dissonances en tous genres. S’il y a une lointaine base commune de punk à Joy Division, on est pas tout à fait dans le même registre.
Une version Sludge abyssale, de 7 minutes, avec une basse et une guitare en droning, avec des tuning crades bien loin de la prod léchée de Martin Hannett. Full of Hell n’ont clairement pas la prétention ni l’intention d’émuler le son ni la performance vocale de Joy Division, mais donnent une réinterprétation personnelle de la profonde angoisse ressentie dans Atmosphere. C’est sombre, dissonnant, noisy, bref tout ce qu’on aime.
Artiste : Neurosis
Chanson : Day of the Lords
Genre : Doom / Post-Metal
Il y a quelques temps sur #JeuDivision, je vous avait présenté Day of the Lords comme la chanson la plus « Metal » de Joy Division, avec ses riffs lents et désespérés aux relents de Doom anachronique. Et je vous avais dit que certains ne s’y étaient pas trompés ; c’est notamment le cas de Neurosis, les grands chamans du Post-Metal, les vrais initiateurs de la Nouvelle Vague de Metal US.
De toutes les 765 reprises de Joy Division, ce n’est pas celle qui s’éloigne le plus du matériau originel ; c’est un réarrangement assez direct de la compo, avec des riffs plus lourds, cette puissance plombante Neurosienne et la voix éraillée de Scott Kelly qui retranscrit superbement et explicitement la puissance des paroles.