Artiste : :Of the Wand & the Moon:
Origine : Danemark
Date de sortie : 1999
Genre : Dark Folk/Neo-folk
J’ai envie de retourner sur cette album emblématique après la sortie l’année dernière de sa compilation regroupant les splits et autres singles limités sortis en diverses occasions à travers la longue carrière musical de :Of the Wand & the Moon: et du très prolifique et énigmatique Kim Larsen (qui officie aussi dans Les Chasseurs de la Nuit, Vril Jäger, Solanaceae, White Chamber).
En 1999, après avoir quitté Saturnus, Kim Larsen sort son tout premier album versé dans le Neofolk, le très beau Nighttime Nightrhyme. Ce n’est pas un album aussi abouti et aussi magnifique que son dernier opus The Lone Descent (2011); mais à mon sens, Nighttime Nightrhyme est un album important qui marque l’évolution musicale de Kim Larsen pour la suite et qui apporte de la fraîcheur dans la scène neofolk alors dominée par des groupes comme Death In June, Empyrium ou Sol Invictus.
Le neofolk proposé par Kim Larsen et Nighttime Nightrhymes a quelque chose de plus simple, de plus personnel, rapprochant plus d’un voyage initiatique intérieure, d’ailleurs c’est cette ligne d’écriture que Kim Larsen va suivre pour la suite de :OTW&TM:, qu’on retrouvera dans tous ses albums: l’introspection et la solitude.
La beauté de Nighttime Nightrhymes réside tout d’abord dans les textes remplis de poésie (hormis les morceaux écrit en anciens runes dont je ne pourrai commenter le contenu), ce sont des chants tantôt mystiques, tantôt mélancoliques, d’une douceur et d’une beauté ténébreuses. Ces spleens des profondeurs de l’âme humaine, questionnant l’amour perdu et l’humanité, traversant les âges sont accompagnés la plupart du temps par une guitare sèche régulière et robuste, comme les confidents d’un être sans âge autour d’un feu d’hiver. De temps en temps, d’autres instruments comme la flûte, le violon, le clavier et des percussions, etc. viennent embellir l’ensemble avec leur caractère singulière et aident les compositions à remplir toute l’espace et les soulever au dessus de l’abîme mélancolique personnel de Kim.
S’engager dans l’écoute de cet album, c’est s’engager dans une traversée d’une vieille forêt au crépuscule, quand les cimes des arbres s’embrasent de la lave versée par le soleil couchant; c’est parcourir des chemins sombres, semés de vieilles racines des arbres centenaires; traverser les clairières sous un ciel parsemé d’étoiles scintillantes; d’être à l’écoute des bruits de la nature sauvage qui ponctuent les crépitements du feu de camp sous l’abri du dôme de verdure pour enfin arriver en haut de la montagne, tout juste à temps pour admirer le spectacle d’un lever de soleil majestueux. S’engager dans l’écoute de cet album, c’est l’abandon des sens au bras de la musique, seul guide fiable pour cette traversée initiatique. Pas de lutte possible, il faut juste laisser la musique arriver comme elle est et vous envelopper tout entier. Elle vous emmènera au bon endroit, le véritable chez vous.
Come on night
Come on moon
Come on winter
And the dead of light
Come on tears
Come on love
Come on cries
In the abode of night
Come on night
Take me home
Come on love
Sing alone
To this Raven chant
Of loss and wore
Raven night
Take me home