En 1990 Snorre renomme le groupe en Thorns, parce que tous les groupes prenaient des noms latins et ça le saoûlait.
Entre 1990 et 1992, Thorns vont diffuser leur son signature à travers deux démos successives, Grymyrk et Trøndertun. Et ces deux démos ont tout changé : cette fois-ci, les instruments, les compos et l’exécution sont bien mieux maîtrisés.
Quand je dis « diffusé leur son signature », en réalité ça s’est passé de façon presque fortuite. Les membres du groupe s’échangeaient leurs cassettes de la démo Grymyrk par la poste juste en guise de matériel de répétition entre eux, et d’une manière ou d’une autre des copies se sont retrouvées sur le circuit du tape trading undergound. Et cette « fuite » a eu un impact considérable.
Le son des guitares, les tonalités mineures jouées en trémolo, les dissonances, l’ambiance glaciale et malsaine, ont fasciné une bonne partie de l’underground et sont une influence majeure déclarée de nombreux ténors – Emperor, Mayhem ou Silencer pour ne citer qu’eux – et de la scène Black Metal dans son ensemble.
Par commodité, je vous propose de découvrir ces démos par la compil Stigma Diabolicum sortie sur Bandcamp et qui regroupe les chansons de Grymyrk et Trøndertun, ainsi que quelques morceaux venant des toutes premières démos.
On y trouve notamment, selon les dires de Snorre himself, des inspirations importantes de musique industrielle et de musique de jeux vidéo (osez me dire que Fall ne vous fait pas penser à un stage de Megaman avec le mode « infernal lo-fi superplay » débloqué).
Trois ans avant Under a Funeral Moon et De Mysteriis Dom. Sathanas, le son signature était déjà là. Snorre est celui qui a fait la transition du black métal de la première vague à la seconde. Et c’est toujours aussi saisissant à entendre aujourd’hui.