Je suis quelqu’un de simple, je vois un groupe ou un album avec «Moon» dedans, je clique! Parfois, je repars bredouille parce que le son proposé ne convient pas à mes goûts. Puis parfois, c’est le coup de cœur instantané, ce genre de coup de foudre qui vous cloue sur place, qui mobilise tous vos sens et toute votre attention. Eh bien, West Lake Moon est ce genre de coup de cœur là.
Quand on creuse un peu, ce coup de cœur n’a rien d’étonnant au vu du passif du groupe par rapport à mes affinités auditives. Deep Mountains est un quartet formé en 2009 et basé à Tai’an, une ville située à l’Ouest de la province du Shandong (au Sud de Pékin, l’une des provinces les plus peuplées de Chine).
Le groupe a marqué le paysage musical metal chinois et asiatique avec leur tout premier EP éponyme, proposant un très beau post-black fortement teinté de folk atmosphérique que je recommande chaudement si vous aimez le blackgaze à la Alcest et co. et vous ne connaissez point Deep Mountains!
Pourtant, après le succès de ce premier EP, dès leur album suivant, le groupe abandonne le côté folk pour se concentrer plus sur un post-black à la fois impérieux et aéré.
Cette année, après 5 opus et un album live, le groupe revient avec cet EP, un beau petit bijoux post-black rêveur et plein de douceur.
Dès l’intro, le ton est donné avec l’envolée de guitare contemplative qui invite à l’errance introspective. Puis Stone Tablet Inscribed With Names of Conservaives from Yuanyou Era arrive avec cette voix black qui éclate dans le ciel, comme un grondement dans la nuit. Voix bien expressive qui met les sens en éveil pour bien apprécier le flot de guitare lancinante qui coule comme un torrent lent sur le fond de batterie mid-tempo, une combinaison absolument majestueuse.
Lanzhou arrive comme une pluie d’été, léger, aérien et plein de fraîcheur. Mais comme toutes les pluies d’été tropicales, l’averse s’abat âprement sur le corps poussiéreux des villes après quelques gouttelettes légères et joyeuses. Je n’en dis pas plus, faites l’expérience de cette pluie tropicale capricieuse, tantôt dense, tantôt légère en écoutant ce beau Lanzhou.
Et comme dit l’adage: «après la pluie, le beau temps». Eh bien, ce beau temps avec ses rayons de soleil qui illuminent et font briller les surfaces encore mouillées par la pluie est l’exacte impression que dégage Wind of June. Nonchalant, chaleureux et lumineux avec une belle épaisseur des arpèges et cette alanguissement qui plane sur tout le morceau.
La fin de l’album donne cette impression d’un réveil soudain après une sieste où vous vous êtes endormi sur votre terrasse un après-midi d’été; cette impression d’avoir voyagé loin avant que la réalité vous rattrape. Mais comme après une petite sieste au frais, on se sent bien, tête reposée. Eh bien, c’est ça West Lake Moon. Ça fait du bien, même si c’est un poil court. On en redemande!