Artiste : Boston
Origine : Massachussets, États-Unis
Date de sortie : 1976
Genre : hard rock progressif, arena rock
Note : 10/10
Au coeur d’une décennie dans laquelle le rock progressif a déjà écrit plusieurs des plus belles pages de l’histoire de la musique, certains groupes commencent à s’apercevoir que mettre leur génie virtuose au service de compositions plus directes peut faire des ravages. Parmi eus, on peut citer Styx dont le single Lorelei a reçu un succès probant en 1975, Kansas dont l’énorme tube Carry On Wayward Son de 1976 résonne encore aujourd’hui dans toutes les mémoires, et bien évidemment Boston qui s’apprêtait à l’époque à exploser au grand jour.Si le groupe de la ville du même nom ne se forme officiellement qu’en 1975, ses membres jouaient ensemble depuis 1970, et Tom Scholz, guitariste et tête pensante de la bande, avait déjà écrit quelques uns de ses futurs classiques dès 1974. Grâce à une démo plus que prometteuse, Boston épate le label Epic qui les signe en 1975, et les sessions d’enregistrement du premier album studio démarre en octobre de la même année. En août 1976, ce premier disque, simplement baptisé Boston, débarque dans les bacs, prêt à tout ravager sur son passage.
Et quoi de mieus pour commencer un album légendaire qu’un morceau tout aussi légendaire! La semi-balade More Than A Feeling fait en effet partie de ces titres qui restent gravés à jamais dans l’histoire de la musique. Que ce soit ses mélodies délicates, évoquant le souvenir pas si lointain du folk rock des années 60, ou son refrain imnesque où choeurs envoutants et riffs hard rock accrocheurs se marient parfaitement, tout est exquis, et ce n’est que le début! Difficile en effet de résister à cette énormissime claque qu’est Peace Of Mind, un hard rock à la fois énergique et élégant et doté d’un refrain dévastateur, purement extatique! Dans ce même registre hard imnesque, Rock & Roll Band et Something About You atteignent les mêmes sommets. La recette est toujours la même, couplets rock percutants et refrains grandiloquents à grands coups de choeurs, mais comment se lasser quand c’est si bien fait!
Et quand la dose de hargne hard rock et le tempo augmentent sensiblement, ça donne le ravageur Smokin’, doté de riffs aussi simples que terriblement fracassants, sans pour autant délaisser les choeurs dont l’effet est toujours aussi intense. C’est au contraire le côté plus rock prog qui prend le dessus sur la sublime introduction instrumentale Foreplay, un bijou épique où les claviers scintillent de 1000 feus, avant de faire place à Long Time, qui bien qui sonnant toujours prog prend des accents plus bluesy, un peu à la façon de Kansas, là encore Boston frappe très fort grâce à ses ingrédients favoris, un sens aigu de la mélodie et des choeurs délicieusement placés. L’album n’est également pas avare en jolies balades et offre deus bijous de folk rock radieus, Hitch A Ride et Let Me Take You Home Tonight, gonflés de mélodies rêveuses et de délicieus airs de guitare acoustique, le génie du groupe s’illustre dans tous les registres.
Si la perfection n’existe pas, certains albums sont parvenus à la tutoyer et le premier Boston est de ceus-là. Brillamment écrit, super efficace, finement exécuté et musicalement très innovant, ce disque a tout du chédeuvre absolu et mérite amplement son statut de classique de la décennie. Le public n’y sera par ailleurs pas insensible et s’arrachera l’album dès sa sortie, si bien qu’il deviendra à l’époque le premier album le plus vendu de l’histoire.
La déferlante n’en était qu’à ses débuts puisque deus ans plus tard Boston signera un nouveau trionfe avec son segond effort Don’t Look Back, en plein âge d’or de cette vague hard prog radiogénisée que certains appellent arena rock ou AOR. Si l’inspiration sera à nouveau au rendez-vous, Tom Scholz et sa bande entreront dans un long et éprouvant conflit avec le label Epic qui parasitera leur progression et les empêchera d’atteindre la gloire qui semblait leur tendre les bras.