Elcrost/Vixenta, le Split

Artiste : Elcrost & Vixenta

Origine : Vietnam & Astralie

Date de sortie : 2021

Genre : Raw black, post-black, black atmo

Un an après leur très bel EP Forgone Fables, Elcrost revient cette année dans un split qui sortira très prochainement via le jeune label House of Ygra avec le projet Australien Vixenta, groupe qui opère dans un post-black, ambient de la meilleure facture.

Pour rappel, Elcrost, trio de black/post-black vietnamien formé en 2019, comprenant Rogdan à la guitare et au chant, Imperial Cult à la guitare/backing vocal, Lunar Haze derrière les clavier/synthé et qui s’occupe aussi du chant clair.
Vixenta, one man band crée en 2010 par B., et récemment rejoint par Matthew Wuyts (Moosh), chanteur du groupe Open Wound Fingerbang au chant.

Le split démarre avec une magnifique pièce signée Elcrost, Hunters of Dawn & Eventide, qui nous plonge directement dans leur univers de féerie sombre et mélancolique, aussi beau et sombre qu’un poème de Ronsard. Elcrost nous prend par la main pour nous guider à travers ce voyage avec cette très belle ouverture à la guitare sèche et ce chuchotement sylvestre qui sèment des halos de soleil tout le long du chemin, avant de nous projeter sans autre forme de procès dans la course folle de la chasse avec l’arrivée brutale de la batterie et l’explosion des guitares électriques, accompagnés de ce chant rempli de douleur, transition dans la pure tradition opéthienne, qui nous plonge dans la noirceur de ce romantisme aussi noir que le cœur d’un Frankeinstein devant un ciel noir ponctué d’un croisant de lune glacé. Calendula prend le relai avec une tempête qui rase tout sur son passage, groovy et véloce, piste très communicative et qui renoue avec les racines heavy des musiciens. La musique court, chevauche le vent avant de se poser dans une clairière de guitare sèche, lumineuse et posée.

Changement d’ambiance, mais pas trop, avec Vixenta et Phantom Blood qui démarre sur les chapeaux de roue, insufflant un vent glacé venant directement des profondeurs de l’âme humaine. La voix est aussi acérée qu’une stalactite des grottes de glaces les plus reculée, mais enveloppée par une musique rêveuse et douce, soutenu par une synthé parfaitement harmonieuse. Ici, caché derrière le froid, il y a la lourdeur et la beauté des falaises immuables, cachées à la vue du monde par des couches immémoriales de plaine glacée, un monde rempli de mystère et de beauté, qui ne se dévoile qu’aux explorateurs les plus acharnés. Sur la même pente, nous glissons encore un peu plus dans cet enfer glacé, mais dramatiquement grandiose avec The Sorrowful Screams of a Thousand Wicked Souls. Ici, cris déchirants alternent avec passages mélodiques et aériens accompagnent l’auditeur vers des mondes cachés, remplis de chimères, de regrets; mais paradoxalement, ponctués de trous d’air où l’âme fatiguée se repose, appuyé sur la douceur d’une plume de nuage.

Avec ce split, nous avons une belle collaboration, portée par un bon mastering apporté par le très jeune et prometteur label House of Ygra.