Suspension of Disbelief

Artiste : Pragma Tango

Origine : Aix-en-Provence, FR

Date de sortie : 2019

Genre : Fusion de Haute Volée

Aix-En-Provence, la ville de Paul Cézanne et des calissons, mais aussi d’une formation nommée Pragma Tango qui va fermer de nombreuses bouches (du Rhône).

Dans l’interminable et tellement injuste liste des groupes honteusement méconnus mais pouvant renvoyer moult formations à leurs études, cet orchestre se pose là. «Fusion», le terme n’est pas galvaudé pour décrire leur musique puisque s’y mêle : mirliton électronique, jazz, hip-hop, soul, un groove infernal sur une base metal. Zappa, Primus, Freak Kitchen, Mörglbl (soit des allumés notoires qui n’oublient ni la technique, ni la grosse poilade) sont cités en vrac par des membres du groupe.

Cette hybridation est certes moins tapageuse ou extravagante que certains combos du même genre, cet album regorge en effet de swing et d’un esprit soul/jazzy qui n’hésite pas à jouer la carte de la séduction comme sur les délicats et sensuels « An Elegy » ou « Why Did You ».

Pour autant, ils savent frapper là où ça fait mal en particulier sur le rap metal « Lysergenetics » et laisse aussi jaillir leur excentricité sur le plus frappé « Butterflies And Chemicals ». Il est donc diablement varié cet opus. La voix sublime de Marilou Gerard saura vous envoûter, et on pense à « Akphaezya » et « Pin-Up Went Down », autres groupes à grandes chanteuses. Si l’on ajoute une belle section rythmique et une production aux petits oignons…

A qui s’adresse ce skeud ?

Et bien à priori tout le monde, surtout aux plus curieux d’entre vous car ici on est loin du cassage de nuque ou déboîtage de genoux (ou l’inverse), mais vous pouvez lâcher un moment votre collection de Brutal Death parce que :

  1. Ce groupe est Français et il est bon parfois de pousser un grand cocorico.
  2. La qualité est ici Himalayesque d’autant plus qu’il s’agit d’un premier jet.
  3. Une musique telle que la leur, dans une période délicieusement exécrable, peut s’avérer salvatrice.

Pour conclure je vais citer Victor Hugo (ce qui est nettement mieux que Cyril Hanouna vous en conviendrez) : « Le bonheur est parfois caché dans l’inconnu ». Tellement brillant.