The Goddamn Gallows

Dans la famille des groupes mêlant Country Music, Gros Riffs et histoires qui font peur au coin du feu, je demande The Goddamn Gallows.

Si l’on en croit leur bio officielle, les Goddamn Gallows ont grandi au coeur de la « Rust Belt », cette région des USA allant peu ou prou de New York au Midwest et caractérisée par une industrie manufacturière tombée en déclin, laissant sur le carreau les populations ouvrières.

Ils auraient alors pris la route tels des clodos en jouant de la musique, amassant au fil de leurs rencontres amis musiciens et instruments de récup, rafistolant autant leurs matériel que leur son. Le résultat : un formidable mariage de Bluegrass, de Punk, de Blues, de Psychobilly, de Metal et de musique de gitans. Eux-mêmes ont pu qualifier leur son de « Gutterpunk », de « Gutterbilly » notamment, ce qui annonce clairement la couleur : c’est la musique du caniveau, celle des punks à chiens de l’Amérique laissée pour compte.

Ils ont Six albums – dont un live – à leur actif, chacun est une équipée sauvage à sa façon. Le tout premier, Gutterbilly Blues mérite bien son nom, très bluesy mais avec une énergie de dingue, un Blues Punk joué à toute berzingue.

Matez-moi cette grande dinguerie, ces gars sont fous. Ça donne pas envie de BAMBOCHER sa mère ?

Les paroles sont des histoires qui font peur, certes. Mais à deux niveaux différents. On peut les voir comme des histoires de série Z avec des meurtiers psychopathes, des pyromanes et des monstres marins qui coulent les bateaux. Ou on peut les voir… Bref, mieux vaut un exemple comme The Maker, chanson éponyme de leur album de 2014 :

See the churches burning down
Dead bodies blackened, lying on the ground
Ain’t a preacher to be found
All the saints and kings corrupted by the crown
[…]
I am the maker
I’m the one to decide your fate
I take you betrayers
Take you down, bring you down while you’re burning at the stake
[…]
See the government burning down
Dead bodies blackened, lying on the ground
Not a soldier to be found
All the saints and kings corrupted by the crown
[…]
Here is a shovel, now make you a bed
I’ll stand over your grave till I’m sure that you’re dead
A prayer in your throat, Lord, help me to choke away
Every last whisper, every last hop

C’est pas que moi, hein ? Ces histoires d’horreur sont taillées pour les puissants, les oppresseurs de tous poils. Des histoires qui font peur au Bourgeois, chantées avec la voix éraillée et le visage émacié de ceux que tu ne veux pas voir. Le visage des oubliés, le spectre des sans-dents qui se relèvent la nuit et viennent te chercher pour réclamer leur dû, motherfucker.

Leur dernier album en date, The Trial, marque un tournant « Metal » encore plus prononcé que les précédents, avec de l’accordéon et du Washboard pour des chansons sentencieuses comme It’s Gonna Be OK (No, It’s Not), ou Shitwish avec un chant tendant carrément vers le Black Metal.

L’album se conclut sur Down With The Ship, formidable « sea shanty », une complainte de marins. Mais bien entendu, les marins, c’est nous. La plus efficace des histoires d’horreur, c’est finalement celle qui nous montre l’amère réalité que l’on essaie d’ignorer au quotidien.

We can’t see our enemies
They hide behind closed doors
They feed upon our misery
Throw us crumbs to the floor
So we work & work & work & work some more
Just to keep our heads afloat

They gave us the Oceans
But there’s a hole in the boat

And the Sea came rushin’ in
And I can taste the salt
Dead in the water
I can hear the Siren’s song
[…]

And the sea came rushin’ in
Worries got us some Heave Ho
Yes, my son – Heave Ho !
We got us some Heave Ho !
Yes, my son

How became our enemy
Tooth and nail on every word
The truth ain’t on TV, oh no
A thousand channels of absurd
And they laugh laugh laugh at us to show
As we hoist our axe to vote
They gave us the Oceans
But there’s a hole in the boat

And the sea came rushin’ in
I can taste the salt
There’s Blood in the water
I can see the sharks approach
[…]

And the sea came rushin’ in
Worries got us some Heave Ho
Yes, my son – Heave Ho !
We got us some Heave Ho !
Yes, my son

[…]

There is a crack in everything
That’s how the light gets through
When we tear apart any walls they built
And the lies become the truth
But we drink & fuck & fight & snort some more
To numb the wielden whip

They gave us the Oceans
We’re goin’ Down With the Ship

And the sea came rushin’ in
And I can taste the salt
There’s Blood in the water
[…]

And the Sea came rushin’ in…