BRKN LOVE – BLACK BOX

Artiste : BRKN LOVE
Origine : Canada
Date de Sortie : 4 Novembre 2022
Genre : (Hard) Rock Alternatif

Sur le riff en matière de nouveauté, on essaye au maximum de donner une chance à des artistes inconnus, jeunes ou moins jeunes. C’est pour ça que j’aimerai vous parler des petits Américano-Canadiens de BRKN LOVE (comprenez « BROKEN LOVE » pour ceux qui n’ont pas les codes).

La jeunesse peut être ingrate dans le monde de la musique : manque d’expérience ou de créativité, de visibilité ou de talent, le fait de passer au départ inaperçu pour beaucoup d’artistes à moins d’avoir une grosse major derrière qui vous propulse au rang d’un Justin Bieber directement, est très fréquent. Surtout de nos jours avec toutes les plateformes numériques et la prolifération de certains talents éphémères, ce n’est pas simple de se faire une place reconnue. C’est pourtant le pari que fait le très sympathique Justin Benlolo, le chanteur guitariste de ce groupe crée en 2018 juste avant la pandémie. Cette dernière, il le dit lui-même, a été un sacré frein puisque leur premier et excellent album sobrement éponyme sorti en février 2020 est passé plus ou moins inaperçu avec une tournée annulée en conséquence (une édition Deluxe du disque sortira en novembre de la même année). Et pourtant…

On se prend une claque ! Quelle fougue dopée à l’insouciance doublée d’une réappropriation des bases rock mais aux sonorités actuelles convenues . Enregistré sur bande pour être le plus proche possible d’un son pur et gras, il mérite vraiment le coup d’oreille, le titre « Shot Down » avec son riff stoner complètement dément saura séduire.

SHOT DOWN

Taillés pour la cour des grands

Cela nous amène à parler de Black Box, le deuxième opus sorti chez Spinefarm Records ce 4 novembre qui lui, tient vraiment du magique. Les quatre de Toronto nous font découvrir leur univers varié avec des influences telles que LED ZEPPELIN, SOUNDGARDEN, ALICE IN CHAINS, EARTH WIND AND FIRE, DONNA SUMMER ou encore les plus récents ROYAL BLOOD. L’histoire de cet album enregistré puis diffusé d’abord sous la forme de deux EP respectivement sortis en juin et septembre de cette année (nommés Vol.1 et Vol.2) tient du fait qu’il est plus simple de découvrir la musique sur un petit format car d’après le chanteur, les gens n’écoutent plus vraiment d’albums en entier directement, du moins surtout les plus jeunes qui sont bercés aux singles et au streaming. Question de retenir l’attention. Côté discours, ils parlent évidemment d’introspection, d’amour et de détresse sentimentale.

Venons-en à la musique. C’est un merveilleux melting pot aux sonorités diverses allant de l’ancien au nouveau, souvent fuzzy, empruntant aux 70s comme sur le titre « Dead Weight » qui sonne pop rock gras et son rythme très british, qui donne envie de taper du pied,, tout comme le suivant « Like A Drug » sortie en single, véritable hymne de l’album. L’énergie est folle à la vue du batteur Russel Holzman, sourire aux lèvres durant le clip qui bat en toute simplicité mais avec précision. On rentre dans l’alternatif grunge avec « Under The Knife », ça s’entend immédiatement, dès l’intro avec une guitare au son crunchy et les accords barrés qui suivent, bonjour les 90s.

UNDER THE KNIFE

La basse très lourde sur « Rubber Room » façon stoner vient harmoniser le talent vocal d’un Benlolo qui donne une petite leçon de rock (ce sera le cas pendant tout l’album), les guitares terminant le reste sur des plans qu’un Page ou Plant auraient pu imaginer. « Animal » mélangera pop et rock alternatif ouvrant sur la très entraînante « Bad Blood », véritable bijou mi-rock mi-grunge agrémenté d’un petit solo au feeling certain, la petite hurlante juste après est plus qu’appréciée, on en demande encore.

Changement de style avec « One In The Same » qui ouvre sur un funk rock d’anthologie presque disco, la basse de Nick Katz prenant tout l’espace dans ce titre vraiment superbe avec son pont/solo en allers retours, c’est vraiment harmonieux. Tout ça en trois minutes.

On entre dans le néo funk rock avec la très groovy et très entrainante « Fever Dream » dotée d’un grain vraiment actuel assez électronique, les guitares arrivant à imiter un synthétiseur, la basse elle tellement grasse que ça en déborde. C’est vraiment frais et excellent. L’album se finira donc sur la très séduisante « Spell », qui nous renvoie directement dans le rock façon 70s sur des riffs acérés très stoner.

Artwork de Black Box

FINAL

BRKN LOVE est donc un groupe à l’identité propre qui cherche à se faire une place et qui la mérite amplement car la motivation, la fraîcheur ainsi que le talent démontrés donnent envie d’en voir plus. Leur simplicité technique mais très musicale est dans l’air du temps avec un rock qui sait se renouveler et qui n’est pas près de mourir. Pour l’instant la bande ne joue qu’au Canada et aux E.U. mais espère venir en Europe l’année prochaine pour une tournée et pourquoi pas un passage au Hellfest. Avec cet excellent Black Box, il serait étonnant de ne pas en entendre parler, ils ont une revanche à prendre sur la pandémie.

TRACKLIST :

1. Little Black Box (03:17)
2. Dead Weight (03:38)
3. Like A Drug (03:32)
4. Under The Knife (02:56)
5. Rubber Room (03:29)
6. Animal (03:29)
7. Bad Blood (03:27)
8. One In The Same (03:17)
9. Forever’s Enough (03:02)
10. Fever Dream (03:10)
11. Spell (03:37)

MEMBRES :

Justin Benlolo – Chant, Guitare
Kyle Duke – Guitare
Nick Katz – Basse
Russel Holzman -Batterie

L’album est entièrement disponible sur les liens ci-dessous

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